Alors que le monde est confronté aux réalités du changement climatique, la durabilité gagne du terrain dans le monde des affaires. Le secteur immobilier n’y échappe pas, considérant que les bâtiments sont responsables d’environ 18 % des gaz à effet de serre (GES) au Canada. Dans ce contexte, la finance durable émerge comme un nouveau standard dans l’industrie immobilière, forçant les acteurs du milieu à prendre le virage sans plus tarder. L’adoption de pratiques plus vertes se fait toutefois à des vitesses variables.
L’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les pratiques commerciales monte en puissance dans les entreprises du secteur immobilier au Canada. Cependant, la perception de son importance varie selon les acteurs du marché. Alors que certains réduisent leur engagement dans ce domaine en raison des pressions économiques actuelles et des délais de retour sur investissement, d’autres reconnaissent les questions ESG comme des leviers stratégiques pour créer de la valeur. Les avantages associés aux immeubles plus durables deviennent de plus en plus évidents. Une meilleure qualité de vie pour les occupants et des coûts d’exploitation réduits grâce à l’efficacité énergétique ne sont que quelques-uns des bénéfices tangibles pour les entreprises qui adoptent une approche proactive en matière de durabilité et pour l’environnement.
La réglementation, moteur de changement
Il faut dire que la pression est forte avec l’évolution du cadre réglementaire. L’adoption en 2015 des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et de l’Accord de Paris sur le climat a incité des gouvernements à travers le monde à revoir leurs exigences. Le Canada a emboîté le pas. Un peu partout au pays, les administrations municipales adoptent des politiques qui rendent obligatoires les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans le secteur immobilier. À titre d’exemple, Montréal s’est dotée d’une feuille de route pour la décarbonation des bâtiments sur son territoire d’ici 2040. Toronto et Calgary ont aussi adopté une politique sur les bâtiments durables. L’adoption du Code national de l’énergie du Canada pour les bâtiments (CNÉB), en vigueur dans plusieurs provinces, marque aussi une évolution vers une prise en compte obligatoire des facteurs ESG.
Les entreprises immobilières sont également confrontées à de nouvelles exigences en matière de rapports et de réglementations. Il y a notamment les normes établies par le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB) en 2023. Elles auront un impact direct sur les entreprises cotées en bourse, mais leur influence se fera également sentir sur les entreprises non cotées, notamment par le biais des informations liées à la durabilité et au climat que certains locataires rechercheront auprès des propriétaires immobiliers.
Dans leur transformation vers la durabilité, les entreprises immobilières sont tenues de publier des rapports qui détaillent leurs performances ESG conformément à des normes internationales, telles que les lignes directrices du Global Reporting Initiative (GRI) ou les Principes pour l’investissement responsable (PRI). Mesurer ses avancées peut toutefois s’avérer complexe, déplorent certains acteurs de l’industrie.
À cela s’ajoute la pression des investisseurs institutionnels qui, conscients des risques associés aux pratiques non durables, intègrent de plus en plus les critères ESG dans leurs décisions d’investissement. Les entreprises qui ne répondent pas à ces normes risquent de se retrouver exclues des portefeuilles d’investissement, ce qui peut avoir des répercussions financières importantes.
Passer à l’action
Pour accélérer leur transition vers une approche plus durable et intégrer efficacement les critères ESG, les entreprises du secteur immobilier doivent d’abord réaliser une évaluation approfondie des risques et des opportunités liés aux critères ESG pour leur portefeuille immobilier. Cela comprend l’identification des risques climatiques (environnement), des impacts sociaux (social) et des défis de gouvernance qui pourraient affecter la valeur des actifs. Cela permettra d’élaborer une stratégie ESG intégrée qui définit des objectifs clairs et mesurables en matière de durabilité.
Les critères ESG doivent être pleinement intégrés dans les processus décisionnels de l’entreprise, de la conception des projets immobiliers à leur exploitation et leur gestion quotidienne. La mise en place de systèmes de mesure sera essentielle pour rendre compte des progrès de manière transparente. Les entreprises doivent également investir dans la formation et le développement des compétences de leur personnel pour les familiariser avec les enjeux ESG et les meilleures pratiques du secteur. Cela peut impliquer des programmes de sensibilisation, des sessions de formation et des certifications professionnelles axées sur la durabilité.
Naviguer dans la complexité des critères, normes et cadres de divulgation ESG
Dans un contexte où les marchés des capitaux exigent une communication accrue sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les entreprises doivent plus que jamais faire preuve de transparence en ce qui a trait aux informations extrafinancières. Pour répondre efficacement à leurs obligations, elles font toutefois face à certains défis.
Il leur faut d’abord déterminer les facteurs ESG pertinents pour leur modèle d’affaires. Quelles sont les problématiques les plus importantes pour l’organisation et ses parties prenantes? La liste peut être longue entre l’efficacité énergétique des bâtiments, la santé et la sécurité des employés, les relations avec les communautés, des structures de gouvernance solides, pour ne nommer que celles-là.
La mise en place de systèmes de collecte de données fiables et précises pour tous les éléments identifiés est aussi requise pour une couverture complète des performances ESG. Les investisseurs recherchent des données précises, appuyées sur des objectifs clairement définis. Pour capter leur intérêt, il est aussi crucial de se concentrer sur des informations ayant un impact direct sur la situation financière de l’entreprise. Plusieurs déplorent que les données soient trop souvent peu cohérentes et comparables.
Choisir les bons cadres de référence au développement durable
Les entreprises doivent ensuite sélectionner les cadres de divulgation appropriés, ce qui n’est pas une mince tâche. Comme ils se multiplient et évoluent constamment, il est facile de s’y perdre.
Notre équipe d’experts en matière de finance durable vous a préparé un aperçu des principaux cadres et de leur fonctionnement. Elle est aussi présente pour vous aiguiller dans votre parcours et ainsi vous offrir certaines recommandations pour la mise en œuvre de ce défi de taille. Nous voyons une réelle valeur à long terme et nous croyons en une croissance économique durable, c’est pourquoi Demers Beaulne a elle aussi des cibles de réduction. Suivez-nous pour en apprendre davantage sur nos projets et nos bonnes pratiques en tant qu’entreprise.
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