Le directeur d’une PME spécialisée en design industriel vient de recevoir un courriel portant le logo d’un organisme gouvernemental de propriété intellectuelle. Le document, orné d’un en-tête qui semble familier, lui rappelle que ses marques déposées arrivent à échéance et qu’un paiement urgent de 30 800 $ est nécessaire pour maintenir ses droits. Préoccupé par la protection de ses actifs intellectuels, il s’apprête à effectuer le virement lorsque son responsable juridique intervient : l’adresse de réexpédition ne correspond pas à celle de l’organisme officiel, et les frais demandés sont trois fois supérieurs au tarif habituel.
La PME vient d’éviter de justesse une fraude aux droits de propriété intellectuelle, un phénomène qui piège chaque année de nombreuses entreprises.
Cette arnaque n’est qu’une des nombreuses menaces de fraude financière qui planent aujourd’hui sur les organisations, peu importe leur taille. Les conséquences financières de ce fléau sont lourdes.
Au Canada, le coût moyen d’une violation de données s’est élevé à 6,32 millions de dollars canadiens (M$) par incident entre mars 2023 et février 2024, selon un rapport de la société informatique IBM. Malgré une légère baisse par rapport à l’année précédente (6,94 M$), cela représente un lourd tribut à payer. Et à cela s’ajoutent d’autres coûts indirects : instabilité organisationnelle, frais juridiques, atteinte à la réputation, etc.
Des entreprises plus vulnérables
La sophistication croissante des techniques frauduleuses, couplée à la transformation numérique accélérée des entreprises, crée un environnement propice aux attaques. Les PME sont particulièrement vulnérables. Selon un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) mené à l’automne 2024,
la moitié des propriétaires de PME ont été victimes d’une tentative ou d’un cas avéré de fraude au cours des douze derniers mois.
Parmi les techniques frauduleuses les plus répandues, l’hameçonnage par courriel demeure la plus fréquente (85 % des cas), suivi des arnaques par texto (77 %) et des appels téléphoniques frauduleux (76 %).
Si le coût moyen d’une fraude s’élève à 7 800 $ par entreprise touchée, l’impact s’étend bien au-delà. Gérer ces incidents représente une perte de temps considérable pour 76 % des entrepreneurs concernés, tandis que 51 % déclarent avoir subi une détérioration de leur bien-être émotionnel. Le moral du personnel est également affecté dans près d’un quart des cas.
Les principales menaces qui guettent votre entreprise
Les entreprises sont confrontées à de nombreuses formes de fraude. Dans ce contexte, comprendre leurs mécanismes et renforcer les dispositifs de prévention sont devenus des impératifs pour les dirigeants.
Voici donc un aperçu des plus fréquentes et les moyens efficaces pour les contrer.
Les arnaques liées à la propriété intellectuelle
Cette fraude, évoquée en introduction, cible les entreprises détenant des brevets ou marques de commerce. Les fraudeurs envoient des avis qui semblent provenir de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC), rappelant le renouvellement des droits de propriété intellectuelle. Le message contient des informations suffisamment précises pour paraître légitime, mais les sommes demandées sont généralement bien supérieures aux frais réels.
Signaux d’alerte:
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- Vérifier si l’adresse provient bien d’un organisme officiel. Regardez bien toutes les lettres : il est facile par exemple de confondre la lettre « m » avec les lettres « rn ». Soyez attentif.
- Les vraies factures devraient inclure des détails vérifiables sur les brevets détenus, de l’information que vous avez partagée seulement avec l’organisme en question.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Tenir à jour ses échéances de renouvellement afin de ne pas être pris au dépourvu par une fausse demande.
- Contacter directement l’organisme de propriété intellectuelle pour vérifier la validité de la demande avant d’effectuer le paiement.
La fraude du faux PDG (ou du président)
Très répandue, elle est également connue sous le nom de « courriel d’affaires compromis ». Elle consiste à se faire passer pour un dirigeant afin d’obtenir un virement bancaire urgent. Cette technique repose sur une ingénierie sociale sophistiquée (techniques de manipulation) : le fraudeur collecte des informations sur l’entreprise et ses dirigeants via les réseaux sociaux, puis utilise ces données pour créer un scénario crédible.
Les fraudeurs exploitent ce qu’on appelle le « piratage psychologique », en jouant sur des réflexes humains naturels comme le respect de l’autorité ou l’urgence d’une situation.
Le scénario typique implique un message envoyé par le dirigeant ou un autre cadre haut placé à un employé du service comptable, demandant un virement urgent de fonds vers un nouveau compte, sous prétexte d’un contrat en péril ou autre raison similaire. Une variante récente concerne les cartes-cadeaux : le fraudeur demande à un employé d’acheter des cartes-cadeaux supposément destinées au personnel, et de lui transmettre les codes d’activation.
Signaux d’alerte:
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- Vérifier si l’adresse du pdg est légèrement modifiée.
- Un dirigeant demande rarement un virement par simple courriel.
- Les fraudeurs utilisent souvent un ton insistant et urgent.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Établir une procédure stricte de validation des paiements.
- Encourager les employés à vérifier directement avec la personne concernée.
- Mettre en place une formation interne pour prévenir ces fraudes.
La fraude aux subventions et aux prêts
Des sites frauduleux imitant ceux d’organismes reconnus promettent aux entreprises un accès rapide à des subventions ou des prêts, souvent en échange d’un paiement initial. Ces sites arborent des logos officiels, des drapeaux et des références trompeuses pour paraître crédibles. Ils affirment que le financement est garanti et que leur service est indispensable pour obtenir des aides gouvernementales.
Signaux d’alerte:
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- Vérifier l’authenticité du site. Les sites gouvernementaux officiels se terminent souvent par « .gc.ca » au Canada et « .gouv.qc.ca » au Québec.
- Se méfier des frais initiaux: aucune agence gouvernementale ne demande de paiement préalable pour accéder aux subventions.
- Consulter directement les sources officielles: plutôt que de cliquer sur un lien inconnu, se rendre directement sur les sites des ministères et organismes concernés.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Ne jamais partager d’informations bancaires ou personnelles à des intermédiaires non vérifiés.
- Vérifier auprès d’organismes reconnus comme Service Canada ou Services Québec pour obtenir des renseignements fiables sur les programmes gouvernementaux offerts à la population et aux entreprises.
L’arnaque des annuaires d’entreprises
Un prétendu fournisseur d’annuaires contacte une entreprise pour « mettre à jour » ses informations. Après confirmation, l’entreprise reçoit une facture de plusieurs centaines, voire milliers de dollars, pour un service qu’elle n’a jamais demandé. Si elle conteste, le fraudeur prétend avoir un enregistrement sonore « prouvant » l’accord et menace d’envoyer l’affaire à une agence de recouvrement.
Signaux d’alerte:
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- Le fraudeur met de la pression pour obtenir une confirmation rapide.
- L’annuaire en question est souvent peu visible ou inexistant sur Internet.
- Aucun organisme sérieux ne profère des menaces de recouvrement pour réclamer un paiement.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Former les employés à repérer les appels suspects.
- Toujours demander un contrat écrit avant d’accepter un service.
- Vérifier la légitimité du fournisseur en consultant les organismes de protection des consommateurs.
La fraude aux fournitures de bureau
Un classique qui perdure. Les fraudeurs se font passer pour des fournisseurs habituels et incitent les entreprises à commander des fournitures prétextant parfois des exigences règlementaires pour le remplacement de « produits périmés ». Une autre variante consiste à envoyer une facture pour une commande jamais passée, en espérant qu’elle sera payée sans vérification.
Signaux d’alerte:
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- Un contact inhabituel ou une demande pressante doit toujours éveiller les soupçons.
- Vérifier les factures suspectes en appelant directement le fournisseur connu.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Mettre en place une procédure stricte de validation des commandes.
L’hameçonnage et le harponnage
Le phishing, ou hameçonnage, et le harponnage sont parmi les techniques de fraude les plus connues. Les fraudeurs envoient des courriels qui imitent ceux d’institutions financières ou de partenaires commerciaux. Leur objectif est d’amener la victime à cliquer sur un lien frauduleux, ce qui télécharge un logiciel malveillant, ou à divulguer des informations sensibles comme des mots de passe ou des coordonnées bancaires.
Signaux d’alerte:
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- Vérifier l’adresse de l’expéditeur. Les fraudeurs utilisent des noms de domaine similaires. Par exemple : votrebanque.co au lieu de votrebanque.ca ou votrebanque.com.
- Survoler les liens sans cliquer pour voir s’ils redirigent vers une adresse suspecte.
- Ne jamais ouvrir les pièces jointes d’un courriel inattendu.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Mettre en place une double vérification des demandes de transactions financières.
- Sensibiliser les employés aux signes de tentatives d’hameçonnage.
- Installer des logiciels de cybersécurité et activer des filtres antihameçonnage.
Rançongiciels et maliciels
Ils constituent les cybermenaces les plus redoutées. Ces programmes informatiques sont conçus pour nuire au fonctionnement normal des systèmes. Les logiciels malveillants (maliciels) peuvent s’infiltrer via des pièces jointes, des liens dans des courriels, ou lors de visites sur des sites web compromis. Les rançongiciels, quant à eux, chiffrent les données de l’entreprise, rendant les systèmes inutilisables jusqu’au paiement d’une rançon, généralement en cryptomonnaie.
Signaux d’alerte:
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- L’entreprise reçoit un message indiquant que l’ordinateur est verrouillé et demandant un paiement.
- Des fichiers sont rendus inaccessibles sans explication.
Bonnes pratiques pour l’éviter:
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- Effectuer des sauvegardes régulières des données sensibles pour les récupérer rapidement.
- Installer des logiciels de cybersécurité performants.
L’essor de la cybercriminalité (en ligne) grâce à l’IA
L’année 2024 a été marquée par une accélération sans précédent des cyberattaques, à la fois en volume et en sophistication. Selon le CrowdStrike Global Threat Report 2025, les cybercriminels ont perfectionné leurs méthodes, s’éloignant des approches traditionnelles pour adopter des stratégies plus furtives et efficaces.
L’un des constats les plus frappants est la montée en puissance des attaques sans logiciels malveillants (malware), qui représentaient 79 % des intrusions détectées en 2024, contre seulement 40 % en 2019. Plutôt que d’introduire ces logiciels, les cybercriminels privilégient l’exploitation d’outils d’accès à distance légitimes et de techniques d’ingénierie sociale. Parmi celles-ci, l’hameçonnage vocal (vishing) a connu une explosion spectaculaire, avec une augmentation de 442 % entre le premier et le second semestre de l’année. Cette méthode consiste à usurper l’identité d’un responsable du soutien technique ou du service de sécurité pour manipuler les victimes et obtenir des accès frauduleux.
Parallèlement, l’utilisation des comptes légitimes compromis est devenue le principal vecteur d’accès aux infrastructures infonuagiques. En 2024, 35 % des incidents dans le cloud étaient liés à un abus d’identifiants valides, une tendance facilitée par la revente massive de ces accès sur le dark web. Les publicités pour des services d’accès à distance ont d’ailleurs connu une hausse de 50 % en un an, alimentant un véritable marché noir où les cybercriminels peuvent acheter des entrées directes dans des systèmes informatiques, révèle le rapport.
Cette évolution des tactiques s’accompagne d’une accélération inquiétante du temps d’intrusion. En 2024, le temps moyen avant une extension de l’attaque (Breakout Time) a chuté à 48 minutes, contre 62 minutes en 2023. Même que la plus rapide des attaques observées n’a mis que 51 secondes avant d’infiltrer d’autres systèmes au sein du réseau ciblé.
Le rapport montre également que les cybercriminels ne se contentent pas d’affiner leurs techniques ; ils tirent également parti des avancées en intelligence artificielle (IA) pour rendre leurs attaques plus convaincantes. En 2024, des groupes ont utilisé l’IA générative pour créer par exemple de faux profils LinkedIn, facilitant l’infiltration d’entreprises sous couvert de recrutements fictifs. D’autres groupes ont exploité l’IA pour générer des contenus frauduleux et perfectionner des campagnes d’hameçonnage plus réalistes que jamais. Un exemple parmi d’autres : en février 2024, des acteurs malveillants ont utilisé des images publiques du directeur financier et d’autres employés d’une entreprise ciblée pour créer des clones vidéo crédibles à l’aide de l’IA (deepfake). L’entreprise victime a ainsi transféré 25,6 M$ aux cyberfraudeurs avant de s’apercevoir du subterfuge.
Des stratégies à adopter pour contrer ces nouvelles menaces Face à ce type de cybercriminalité toujours plus rapide et invisible, les approches traditionnelles de cybersécurité, basées sur la détection de logiciels malveillants, ne suffisent plus. L’heure est à la mise en place de stratégies proactives incluant la surveillance en temps réel, le renforcement des contrôles d’identité, ainsi qu’une détection avancée des comportements suspects. Voici les stratégies clés pour protéger efficacement l’organisation, selon CrowdStrike.
Sécuriser l’écosystème des identités numériques Les cybercriminels ciblent de plus en plus les identités des utilisateurs à travers le vol de données d’identification, le contournement de l’authentification multifactorielle et l’ingénierie sociale. Cela leur permet de se déplacer discrètement dans l’environnement numérique de l’entreprise. Pour éviter le piège, les organisations doivent adopter des solutions résistantes à l’hameçonnage, comme les clés de sécurité matérielles (dispositifs qui renforcent l’authentification en ligne). Des politiques strictes de gestion des identités et des accès sont également essentielles, notamment les révisions régulières des comptes et les contrôles d’accès. Les outils de détection des menaces doivent surveiller les comportements sur tous les points d’accès de l’entreprise pour signaler tout accès non autorisé ou création de comptes suspects. Il est également essentiel de former les utilisateurs à reconnaître les tentatives d’hameçonnage vocal et électronique.
Défendre l’infonuagique comme infrastructure centrale Les attaquants ciblant l’infonuagique exploitent les erreurs de configuration, les identifiants volés et les outils de gestion cloud pour s’infiltrer dans les systèmes, se déplacer latéralement et maintenir un accès persistant pour des activités malveillantes comme le vol de données et le déploiement de rançongiciels.
Des plateformes de protection dotées de capacités de détection et de réponse sont essentielles pour contrer ces menaces. Ces solutions aident les opérateurs à détecter, prioriser et corriger rapidement les erreurs de configuration, les vulnérabilités et les menaces. Des contrôles d’accès stricts garantissent également une surveillance continue des anomalies, y compris les connexions depuis des emplacements inattendus. Les audits réguliers sont également essentiels.
Encore une fois, bien que la technologie soit essentielle pour détecter et arrêter les intrusions, les employés restent un maillon important pour stopper les violations. Les organisations devraient mettre en place des programmes de sensibilisation pour combattre la menace constante de l’hameçonnage et des techniques d’ingénierie sociale connexes.
La fraude interne: une menace sous-estimée
Le détournement de fonds par des employés ou cadres reste une réalité préoccupante. Ces fraudes, souvent commises par des personnes occupant des postes de confiance, peuvent persister plusieurs années avant d’être détectées.
La falsification de documents comptables ou financiers constitue une autre forme courante de fraude interne. Manipulation des factures, création de fournisseurs fictifs ou détournement de remboursements sont des schémas classiques qui coûtent aux entreprises des sommes considérables.
Selon le rapport 2024 de l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), les fraudes financières en entreprise ont entraîné des pertes dépassant les 3,1 milliards de dollars (G$) à travers 1 921 cas étudiés dans 138 pays. En moyenne, une fraude a coûté 1,7 million de dollars (M$) aux entreprises touchées, avec une durée moyenne de 12 mois avant détection. Plus alarmant encore, les experts estiment que 5 % du chiffre d’affaires des entreprises est perdu chaque année en raison de la fraude, ce qui représente un impact économique important.
La détection des fraudes reste un défi majeur. Le rapport de l’ACFE est sans équivoque : les signalements constituent, de loin, le moyen le plus efficace. Ils représentent 43 % des cas découverts, soit trois fois plus que n’importe quelle autre méthode. À titre de comparaison, l’audit interne et la révision par la direction n’ont permis de détecter respectivement que 14 % et 13 % des cas.
Parmi ces signalements, plus de la moitié (52 %) proviennent des employés de l’organisation. Les clients (21 %) et les fournisseurs (11 %) constituent également des sources importantes d’alertes. Cette prépondérance des signalements souligne l’importance de disposer de canaux appropriés pour recueillir ces informations. Le rapport met en lumière une évolution notable dans les moyens utilisés. Si les lignes téléphoniques dédiées ont longtemps été privilégiées, elles sont désormais dépassées par les signalements par courriel (40 %) et les formulaires en ligne (37 %). Un nouveau canal émerge également : les messages texte, utilisés dans 3 % des cas rapportés.
Par ailleurs, la méthode de détection influence considérablement l’ampleur des pertes subies. Les détections « passives » (comme la notification par les forces de l’ordre) sont généralement associées à des pertes médianes plus élevées (675 000 $US) et des durées plus longues (24 mois) que les méthodes « actives » comme la surveillance (65 000 $US et 6 mois).
Comment renforcer la détection
À la lumière de ces données, plusieurs recommandations peuvent être formulées :
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- Multiplier les canaux de signalement : offrir diverses options pour rapporter les soupçons de fraude (téléphone, courriel, formulaire web, messagerie).
- Sensibiliser l’ensemble des parties prenantes : former non seulement les employés, mais aussi informer les fournisseurs et clients des moyens disponibles pour signaler toute irrégularité.
- Garantir la confidentialité : s’assurer que les lanceurs d’alerte puissent rapporter anonymement ou confidentiellement les cas suspects, sans crainte de représailles.
- Investir dans les contrôles proactifs : privilégier les méthodes actives comme la surveillance, la réconciliation des comptes et les examens de documents pour détecter les fraudes plus rapidement.
- Former les gestionnaires : étant souvent les premiers destinataires des signalements informels (29 % des cas), ils doivent connaître les procédures appropriées pour traiter ces informations.
En réponse à l’ingéniosité croissante des fraudeurs, la vigilance et la prévention doivent devenir des réflexes quotidiens. Investir dans la cybersécurité, instaurer des contrôles rigoureux et sensibiliser les employés ne sont plus des options, mais des nécessités. Car en matière de fraude, mieux vaut prévenir que payer le prix fort.

Jacqueline Lemay
CPA, CPA∙EJC, CFF
Associée | Juricomptabilité
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Quels sont les différents types de fraudes les plus courantes au Québec? (exemples)
Les actes frauduleux se déclinent en trois grandes catégories qui menacent les organisations. La première regroupe les manœuvres financières classiques : détournement d’actifs, manipulation comptable et falsification de documents. Ces actions, souvent commises par des personnes en position de confiance, représentent le plus grand risque pour les comptes bancaires des entreprises.
Une deuxième catégorie englobe les arnaques numériques sophistiquées, comme le phishing ciblé ou l’usurpation d’identité. Le Centre antifraude du Canada a d’ailleurs émis un avertissement concernant ces pratiques qui se perfectionnent grâce à l’intelligence artificielle.
La troisième catégorie concerne les fraudes à l’investissement, particulièrement préoccupantes car elles impliquent souvent des sommes importantes. Les escrocs créent des opportunités d’investissement fictives, utilisant de faux contrats d’assurance ou des projets inexistants pour piéger leurs victimes.
Comment récupérer son argent fraude/escroquerie? (Centre antifraude du Canada)
La récupération des fonds après une fraude financière nécessite une action rapide et méthodique. Les autorités canadiennes en valeurs recommandent de contacter immédiatement son institution financière pour bloquer les transactions suspectes et documenter la situation.
Un signalement au poste de police local permet d’obtenir un numéro de dossier, essentiel pour les démarches ultérieures. Les victimes doivent également conserver toutes les preuves : relevés bancaires, courriels, captures d’écran des transactions.
La prévention de la fraude reste la meilleure protection. Les étapes préventives incluent l’activation de l’authentification à deux facteurs sur les comptes en ligne, la vérification régulière des relevés de carte de crédit et la mise à jour des mots de passe. Pour toute question, un numéro de téléphone dédié est disponible auprès du Centre antifraude du Canada.